Manger rapide, manger facile : les Français prennent-ils le temps de bien se nourrir ?

Manger rapide, manger facile : les Français prennent-ils toujours le temps de bien se nourrir ?
Crédits : yulkapopkova
Manger vite et bien semble être un impératif qui concerne de plus en plus de Français. Prennent-ils alors toujours le temps de cuisiner ? Quelles stratégies sont adoptées au quotidien pour concilier ces deux volontés ?
Les données et les enseignements présentés dans cet article se basent
sur l’analyse des résultats de l’enquête réalisée en 2017 auprès de 2 000 Français
par IPSOS pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations.

Manger rapide et sain : les Français chercheraient à tout concilier

Les premiers chiffres fournis par l’Insee indiquent que les Français passent aujourd’hui un peu plus de temps à table qu’il y a trente ans. L’Institut National de la Statistique a en effet mesuré qu’en 2010, ils ont consacré en moyenne 2h22 par jour à leur alimentation, soit 13 minutes de plus qu’en 1986. Les Français passent également huit minutes de plus pour leurs repas à domicile. Une évolution jugée « légère » par l’Insee, qui note surtout que les Français restent très fortement attachés aux trois repas (qui plus est assez longs, puisque déjeuners et dîners durent environ une heure en moyenne). Les Américains, en comparaison, fonctionnent davantage par grignotages successifs.

Malgré ces chiffres, la « dictature de l’urgence » décrite par Gilles Finchelstein reste très présente et modifie le rapport des français à la nourriture. Selon l’Insee : « plus de 60 % des cadres, des indépendants et des professions intermédiaires déclarent sacrifier de temps en temps la pause déjeuner ». Urgence veut-elle pour autant systématiquement dire malbouffe ? Il semblerait que cela ne soit pas toujours le cas. Les Français consultent régulièrement des sites proposant des recettes de plats « rapides et sains ». L’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommation montre par ailleurs que 88% des Français recherchent de plus en plus des solutions qui leur simplifient la vie. Le livre de cuisine « Simplissime », qui propose des recettes accessibles et rapides à réaliser, a été vendu à plus de 200 000 exemplaires en six mois. Les paniers repas à la semaine, conçus autour de produits présentés comme « bio et frais » et dont les ingrédients sont livrés en kit participent aussi de cette tendance sociétale.

Les Français trouvent donc des solutions pour concilier un budget temps serré avec la volonté de bien s’alimenter, qui reste une préoccupation forte. Selon les données de l’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations, 84% des Français affirment qu’il est important pour eux de connaître l’origine ou la provenance des produits alimentaires qu’ils consomment. Cette proportion oscille de 69% pour les Assiégés à plus de 90% chez les Mécènes, les Créactifs ou encore les Changeurs !

Cuisiner pour manger sain, un plaisir qui perdure ?  

La tendance du fait-maison semble avoir en partie modifié les habitudes alimentaires des Français. L’Observatoire montre que 54% des consommateurs de plats cuisinés se tournent vers des produits gastronomiques ou de grandes marques. Le magazine LSA indique quant à lui que le marché des plats cuisinés traiteur « se fait plus gourmet ». De même, 42% des Français affirment ne jamais acheter de plats préparés. Ces Français aiment-ils pour autant cuisiner ?

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Part de Français déclarant ne pas acheter de « plats cuisinés ».
79%
des Français prennent plaisir à cuisiner.

D’après l’Observatoire, les Changeurs sont les consommateurs qui prennent le plus plaisir à cuisiner : 94% d’entre eux l’affirment, contre 70% pour l’ensemble des Français. 69% des Assiégés disent aussi prendre plaisir à cuisiner, une proportion qui se rapproche donc plus de la moyenne des Français. Enfin, si deux tiers d’entre eux (63%) n’apprécient pas les produits déjà préparés, les Prétendants sont à l’inverse quasiment un sur deux (48%) à estimer qu’ils leur facilitent la vie. Ce n’est à l’inverse le cas que de 17% des Mécènes et 19% des Changeurs.