Consommation responsable : le « oui, mais … » des jeunes adultes

Difficile pour cette génération d’ignorer les enjeux liés au développement durable. Mais pas au point, pour ces 18-30 ans, d’adopter des modes de consommation exclusivement vertueux. Pour la très grande majorité, ils assument de faire ce qu’ils peuvent, à la hauteur de leurs convictions et de leurs moyens.

Un engagement plus ou moins actif

75%
des 18-30 ans estiment faire suffisamment d’efforts à leur échelle pour préserver l’avenir de la planète

Si la question de l’environnement est une priorité importante ou assez importante pour 83 % des jeunes Français, ils ne sont plus que 7 sur 10 à souhaiter organiser leur mode de vie en fonction de ces convictions, en modifiant par exemple leurs pratiques d’achat… Certains considèrent que c’est d’abord aux collectivités et aux marques de prendre leurs responsabilités et de mener des actions, quand d’autres estiment que leurs actions individuelles ont un réel impact quand elles s’additionnent au collectif.

Reste qu’en moyenne, 75 % des jeunes adultes interrogés pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles consommations estiment qu’ils en font assez, à leur échelle, pour préserver l’avenir de la planète.

Consommer responsable, si possible

« A mon petit niveau j’essaye de consommer moins. Il y a des initiatives, c’est positif mais ça ne va pas assez vite. Peu de gens ont conscience de ces enjeux-là » – Active, 26 ans

Quel que soit le secteur de consommation ou la catégorie de produit, la consommation responsable n’est jamais le critère déterminant pour les 18-30 ans. Seuls 4 % le cite en 1er pour l’alimentaire, 8 % pour les loisirs, 12 % pour l’habillement ou l’hygiène et la beauté.

Au quotidien, les pratiques de consommation inspirées principalement par des raisons écologiques sont la lutte contre le gaspillage (51 %, versus 39 % pour des raisons économiques), et la priorité donnée à des modes de transports moins polluants (40 %, vs 38 % pour des raisons économiques). Pour les usages plus impliquants, comme réparer plutôt que jeter ou privilégier l’occasion, c’est l’argument économique qui redevient moteur dans la plupart des cas. Et si éviter le gaspillage correspond tout à fait aux habitudes de 61 % des jeunes adultes, ils ne sont plus que 37 % à tout à fait choisir d’éviter les produits suremballés et 32 % à privilégier le plus souvent les articles de seconde main.

Pour ces jeunes adultes, les stratégies de consommation responsable oscillent donc entre opportunisme et pragmatisme, comme l’illustrent aussi leurs efforts pour réduire leurs dépenses d’énergie (82 %), leurs dépenses d’habillement (81 %) et de privilégier le « fait maison » (79 %). De quoi, aussi, faire coexister une consommation durable et un pouvoir d’achat sous tension, ce que 70 % des 18-30 ans estiment possible.

Étude réalisée par BVA pour E. Leclerc, sur un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans à 30 ans de 1 000 personnes, menée du 20 au 29 septembre 2023. Cette enquête a été complétée par la réalisation de 16 entretiens semi-directifs d’1h30 auprès de jeunes âgés de 18 à 30 ans résidant en France.