L’exigence de traçabilité au centre de la recherche de produits locaux
Multiplication des restaurants et épiceries locavores, émergence des plateformes de vente directe entre producteurs et particuliers… depuis quelques années, le local est devenu une tendance forte. Mais que cherchent ceux qui achètent local ? Selon l’étude Ipsos pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, 61% des répondants achètent des produits locaux pour être rassurés sur leur origine.
Acteurs incontournables du marché de l’alimentaire, les grandes surfaces – où 69% des répondants de l’étude déclarent faire souvent leurs courses – ont commencé à entendre le message. Des marques distributeurs se sont spécialisées dans l’élaboration de recettes régionales et des liens étroits se sont tissés entre producteurs et points de vente. C’est le cas, entre autres, dans le cadre des « Alliances Locales » du Mouvement E.Leclerc. Ces partenariats de proximité permettent aux consommateurs de se procurer des denrées traçables, produites dans un rayon maximum de 100 km autour du magasin où ils ont leurs habitudes.
Parallèlement, des agriculteurs et producteurs, réceptifs à la demande de la clientèle pour une meilleure information, se sont réunis en coopératives et offrent une visibilité totale sur les étapes de la confection de leurs produits. L’industrie laitière a été parmi les premières à le comprendre et des marques et labels comme Vachement Normand, ou Faire France, ont fleuri en quelques années.
La technologie au service de la traçabilité
En plus des informations fournies par les fabricants et distributeurs, les consommateurs peuvent compter sur des avancées technologiques pour connaitre le parcours de ce qu’ils ont dans leurs placards ou leur réfrigérateur. Atout indispensable de la traçabilité, la « blockchain » est désormais de plus en plus utilisée dans le domaine de l’alimentation. Ce système, reposant sur une base de données cryptées enrichie à chaque étape par les utilisateurs eux-mêmes, permet de délivrer une information très fiable sur le produit. Le magazine Maddyness expliquait, déjà en 2017, les bénéfices de cette technologie pour tous les acteurs du secteur. Y compris, évidemment, pour les consommateurs qui peuvent remonter toutes les étapes, de la mise en terre à la mise en rayon, du contenu de leur panier.
Aussi, de nouvelles applications voient le jour pour permettre aux consommateurs de retracer le parcours d’un produit. C’est le cas de My Food Story qui, grâce à un simple scan avec son smartphone, permet d’accéder à l’historique complet des étapes de production. Ou du projet de l’association Ferme France qui a annoncé la création d’une appli permettant de noter un produit de sa production à sa distribution. « Nous proposerons aux consommateurs de s’en emparer (…) en allant dans les fermes, les camions, les usines, les restaurants, les supermarchés, etc.. » a expliqué Maximilien Rouer, fondateur de l’association. Objectif : faire paraître la note attribuée dès février 2020 dans les magasins, sous la forme d’une étiquette mentionnant l’origine et le parcours du produit. Une avancée supplémentaire dans la quête de transparence souhaitée par les consommateurs français.