Selon l’Observatoire E. Leclerc des nouvelles consommations, le consensus environnemental semble clair auprès des français : 89% d’entre eux pensent que si l’on ne change pas nos habitudes, les ressources de la planète vont disparaître à très court terme. Mais dans la pratique, changeons-nous vraiment nos habitudes ?
Le « bio », une norme de consommation
49%
des Français disent acheter « régulièrement » leurs produits alimentaires dans les rayons « bio ».
À lui tout seul, le bio semble de manière particulièrement évocatrice incarner cette révolution des habitudes de consommation. Si l’on se penche sur le seul label officiel en la matière, le label Agriculture Biologique (d’autres labels « bio », en effet, se multiplient), les chiffres nous disent bel et bien que la révolution est en marche : près de neuf Français sur dix ont consommé au moins une fois des produits bio en 2016. Ils sont même sept sur dix à en consommer régulièrement, et près d’un sur cinq à en consommer tous les jours.
En termes de production, l’Agence Bio fait valoir que les surfaces agricoles dédiées au bio continuent de croître à un rythme effréné, avec une croissance de 17% de ces surfaces pour la seule année 2016. Celles-ci représentent finalement plus de 10% de l’emploi agricole, certes concentrées puisqu’elles se trouvent pour plus de la moitié dans les seules régions Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. Tout pousse ainsi à croire que le « bio » est bel et bien une nouvelle norme de consommation.
Bien que seulement 38% des Français disent se rendre dans des magasins bio plus de trois fois par an, l’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations révèle que 61% des Français, achètent « habituellement » au moins un produit bio (surtout de l’alimentaire, pour 49% d’entre eux, et en particulier les fruits, légumes et œufs, mais aussi des produits ménagers, pour 19% d’entre eux).
Ceci ne se fait pas à n’importe quel prix : seule une moitié des français vont toutefois jusqu’à préférer dépenser plus pour un produit issu de l’agriculture biologique. Une proportion qui varie toutefois beaucoup entre les grandes familles de consommateurs (83% des Changeurs contre 24% des Assiégés).
Portrait du consommateur « non-bio »
Alors, qui sont ces Français qui n’achètent pas « bio » ? Parmi les cinq grandes typologies de consommateurs identifiées dans l’Observatoire, 58% des Prétendants ainsi que 62% des Assiégés disent ne pas en consommer « habituellement». Seuls 16% des Mécènes et 11% des Changeurs affirment ne pas en consommer. Quant aux Créatifs, deux tiers d’entre eux ont déjà succombés. Continuons le portrait du consommateur non-bio : si l’on couple cette fois âge et sexe, c’est chez les jeunes adultes masculins que l’on trouve le moins d’adeptes réguliers du « bio » (50%), tandis que les femmes de 25 à 34 ans sont la catégorie la plus consommatrice (66%). 47% des ouvriers et 46% des inactifs ne consomment pas non plus régulièrement des produits bio (contre 27% des cadres supérieurs), tout comme 46% des habitants du quart Nord-Est (contre 29% des Franciliens). Côté revenu, 43% de ceux dont le revenu mensuel du foyer n’excède pas 3 000 euros disent ne pas consommer de bio (contre 16% de ceux qui gagnent au moins 6 000 euros). Enfin, les familles monoparentales semblent davantage se tourner vers les produits bio, (53% d’entre elles en consomment).
Le mythe du jeune couple « bobo » parisien qui fait ses courses à la ferme bio du coin reste donc bien… un mythe : la réalité étant plus contrastée. Si certaines variations subsistent en fonction de l’âge, du niveau de revenu, ou du lieu d’habitation, l’Observatoire révèle un élan « bio » est bel et bien en marche pour l’ensemble des consommateurs français.