La « craftérisation », ou la réconciliation des savoir-faire locaux

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Confiseurs, brasseurs, boulangers … De nombreux professionnels des métiers de bouche reviennent aux fondamentaux et font appel à des savoir-faire anciens ou typiques de leur région, afin de remettre sur le devant de la scène des produits oubliés et des goûts originaux. On parle alors de « craftérisation ». L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations s’est saisi de cette tendance, à l'heure où « 30% des Français sont tout à fait d’accord pour dire que les articles proposés par leurs producteurs locaux sont savoureux ».

La craftérisation répond à un désir de retour aux sources

Le terme « craftérisation » est un dérivé du mot anglais « craft » qui fait référence à l’artisanat. Du côté des commerçants, cela s’apparente à un retour aux sources, aussi bien au niveau gustatif qu’à celui des techniques utilisées. Souvent, la craftérisation s’inscrit dans un contexte régional et traduit une volonté des artisans de renouer avec leurs racines.

Par la même occasion, ces professionnels répondent à une demande de «retour à la tradition, à une revalorisation des produits locaux et à la mise en avant du fait-main», explique le site Vie Pratique.

Ces valeurs séduisent aujourd’hui un public de plus en plus large qui s’est mis en quête de produits chargés d’histoire. Désormais, ils peuvent assouvir ce désir en flânant dans les allées d’un marché ou dans les rayons de petites épiceries, où sont proposés des plats issus de recettes d’antan ou de produits oubliés.

Un panier plein de produits « craftés »

Et l’offre est de plus en plus étendue. Historiquement, le mouvement de la craftérisation a émergé grâce à la bière produite de manière artisanale. «Chaque année en France, un nouveau brasseur ouvre ses portes», apprend-on dans un reportage diffusé sur France 3. Les équipes de la rédaction se sont glissées dans des brasseries au concept original, tournées vers la résurgence de savoir-faire locaux ou passés.

Idem pour la chocolaterie qui est l’une des activités les plus récemment touchées par cette tendance de craftérisation. Des artisans français ont ainsi ouvert des « bean-to-bar » : des boutiques où le chocolat est entièrement fabriqué sur place, parfois sous les yeux des clients, à partir de cabosses de cacao. Basta Mag, qui propose un tour d’horizon des ces initiatives, les décrit comme « une sorte de circuit-court, de la fève à la tablette ».

Il existe aussi des activités issues de la craftérisation 100% française. En Loire-Atlantique par exemple, une minoterie a lancé une gamme de farines bio fabriquées à partir d’un mélange de blés anciens dont les grains sont cultivés dans un département voisin et moulus sur place. Un autre aspect de la craftérisation s’observe avec le retour, dans les centres-villes, de boutiques de bonbons artisanaux, poussé par une demande croissante pour des sucreries de « fabrication maison ».

Les mesures qui encouragent la craftérisation

79%
des Français font plus attention aux procédés mis en place pour garantir la qualité des produits alimentaires qu’ils achètent, par rapport à il y a 5 ans.

Du reste, afin de valoriser l’artisanat de bouche, des régions ont décidé de créer des labels élevant des commerçants spécialisés au grade d’«Artisan en Or». Dans le Nord-Pas-de-Calais par exemple, un cahier des charges précis a déjà permis de récompenser 300 artisans, issus de 6 filières. De la boulangerie à la boucherie, en passant par la charcuterie, des milliers de professionnels de la gastronomie peuvent prétendre au titre. Un programme qui s’inscrit dans l’air du temps puisque, d’après Ipsos, ces cinq dernières années, « 79% des Français font plus attention aux procédés mis en place pour garantir la qualité des produits alimentaires qu’ils achètent ».

 

 

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Réseaux via lesquels les Français achètent en priorité des produits alimentaires proposés par des producteurs locaux.