Covid-19 : quels effets sur la conscience écologique des Français?

Crédits : Anastasiia Stiahailo
La crise de la Covid-19 a eu sur l’économie des pays touchés l’effet d’un ralentisseur. Le temps a été suspendu, les populations confinées, et l’impact de ces dernières sur l’environnement a diminué. Mais le virus a-t-il vraiment fait naître une nouvelle forme de conscience écologique, ou n’était-ce qu’une parenthèse temporaire ?

Si la Covid-19 circule toujours, de nombreux observateurs s’interrogent déjà sur l’après. À quoi ressemblera le monde post-coronavirus ? Le thème de l’écologie notamment, est récurrent. Cette pandémie a-t-elle induit à des changements de mentalité et des prises de conscience parmi la population française ?

Dans les pays les plus touchés, l’impact sur le changement climatique a été quasi-immédiat. Entre février et mars 2020, les émissions de CO2 ont chuté de près d’un quart en Chine – où la population était confinée – par rapport à la même période. D’autres pays forcés à tourner au ralenti ont observé des phénomènes similaires : le nord de l’Italie et les États-Unis ont ainsi enregistré[1] une baisse de la pollution atmosphérique dans leurs grandes villes. Les citoyens forcés à rester chez eux ont eu un impact globalement moindre sur la planète : ils ont moins consommé et surtout se sont moins déplacés.

Pour autant, ces derniers ne semblent pas avoir complètement rebattu les cartes. Au pic de l’épidémie en avril 2020, 76% des Français citaient le virus comme étant l’une de leurs trois préoccupations de vie principales, d’après une étude menée par Ipsos pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations. Le thème du changement climatique venait en seconde position, mais il n’était évoqué que par 33% des personnes interrogées.

Au mois de juin 2020, cette portion de la population est passée à 37% (+ 3 points), soit une évolution modérée par rapport au moment du pic de l’épidémie.

L’occasion de repenser son mode de vie ?

De nombreux spécialistes du climat avaient espéré que la Covid-19, en dépit de ses conséquences humaines et économiques désastreuses, ait au moins un impact positif sur le changement climatique.

António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a ainsi rappelé lors d’un discours en avril 2020[2] que la lutte contre le changement climatique devait être une priorité, partout dans le monde. “Les gaz à effet de serre, tout comme les virus, ne respectent pas les frontières nationales, a-t-il argué. Nous devons agir de manière décisive pour protéger notre planète, à la fois du coronavirus et de la menace existentielle du dérèglement climatique”.

D’autant que d’après les personnes interrogées dans le cadre de cette étude, les changements climatiques ne seraient pas étrangers à l’émerge même de la Covid-19 : en effet, plus de deux-tiers d’entre eux (67%) estiment qu’il y a un lien fort entre l’état actuel de l’environnement et de la biodiversité, et la propagation des épidémies.

De quoi faire évoluer les consciences ? Pour le Secrétaire général de l’ONU toujours, chaque crise est l’occasion de repenser nos façons de faire. La reprise post-Covid pourrait ainsi être « une réelle opportunité de faire les choses bien pour l’avenir », d’envisager une transition verte et une croissance durable qui créerait au passage des emplois.

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[1] https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/coronavirus-le-confinement-d-un-tiers-de-l-humanite-reduit-la-pollution-de-l-air-de-facon-tres-nette-148375.html

[2] https://news.un.org/fr/story/2020/04/1067252