Le « Black Friday » en France : un succès sur Internet… et dans les magasins !
Le Black Friday s’est internationalisé et dure désormais une semaine. Si l’évènement a maintenu sa consonance anglo-saxonne dans les pays européens, il comporte toutefois des variantes en France, selon les enseignes.
Comment les Français profitent-ils alors de cet évènement ? En 2016, une immense majorité d’entre eux « imaginait profiter des offres promotionnelles » – ils étaient même 25%, soit six points de plus qu’en 2015, à en être sûrs. Au final, 15 millions d’entre eux ont affirmé avoir participé à cette journée. Une part en augmentation de plus de 30% par rapport à 2015. D’après le cabinet de sondage Toluna, le prêt-à-porter en tête est le grand gagnant de cette « Journée XXL » (44% des acheteurs affirment en effet avoir achetés des produits issus de cette catégorie).
Enfin, le « Black Friday » français concerne autant le e-commerce que les magasins physiques. Bien qu’il soit venu du Web, la plupart des principales enseignes se sont appropriées cet évènement. Plus globalement, son succès confirme l’engouement des Français pour la recherche constante des soldes et promotions. La recherche du meilleur prix est désormais une habitude de consommation partagée par de nombreux Français.
Les « Journées XXL » : un évènement à construire ?
Après le Black Friday 2016, une enquête du Centre d’Observation du Commerce, de l’Industrie et des Services d’Île-de-France (CROCIS), concluait finalement à une habitude de consommation « encore à construire » mais correspondant à « une vraie attente ». La CCI Paris Île-de-France réfléchit quant à elle à « la mise en place d’événements commerciaux fédérateurs pour toutes les formes de commerce à l’instar du Black Friday », afin de redynamiser des soldes saisonnières mises à mal par un certain éparpillement des offres promotionnelles.
En France, le « Black Friday » n’est pas le fruit d’une initiative collective. Toutes les enseignes ne le lancent pas sous un même nom. À l’automne 2017, les membres de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), étaient près de 70% à se montrer favorables « à la création d’un événement d’envergure nationale de type « Black Friday », signe que cette unification est peut-être à venir. Un paradoxe : aux États-Unis, plusieurs observateurs notent que le Black Friday a perdu de sa signification voire serait carrément en train de mourir, face à des consommateurs désormais habitués à des soldes en continu…
Les soldes, une norme de consommation
En France, ce constat pourrait également être fait. L’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations révèle en effet que 86% des Français affirment profiter « souvent » des soldes et promotions. Une proportion importante, que l’on retrouve pour les cinq grandes familles de consommateurs identifiées, et pas uniquement pour les Assiégés, les consommateurs les plus prudents.
Les soldes apparaissent de fait moins comme un moyen de faire des économies (lorsqu’on leur demande leur stratégie d’économies, à peine un Français sur deux cite les promotions) qu’une habitude, banalisée, de consommer. 79% des Français dits « Créactifs » vont même jusqu’à ne jamais acheter un produit au prix affiché, puisqu’il y a « beaucoup d’opportunités de faire des bonnes affaires ». 79% de ces consommateurs, affirment également « passer beaucoup de temps à chercher les bonnes affaires », (c’est aussi le cas de 59% des consommateurs Français). Le Black Friday ou les « Journées XXL » s’inscrivent donc dans un contexte global, de recherche du meilleur prix pour un produit.