Une prise de distance et de contrôle sur la consommation, héritage de la crise sanitaire et du confinement
La crise sanitaire, et tout particulièrement l’épisode du confinement a joué un rôle sur les deux tableaux.
Décrite par les participants comme une période de recentrage sur l’essentiel, notamment sur la famille, et de redécouverte forcée, mais appréciée, des plaisirs non marchands (activités partagées en famille comme le jardinage ou la préparation des repas, ballades avec les enfants…), elle a amorcé ou amplifié la réflexion critique sur la « surconsommation ».
Cette période de confinement a par ailleurs été l’occasion de découvrir de nouveaux lieux (circuits courts situés à proximité de son domicile, nouvelles enseignes, environnement direct) et de nouvelles pratiques.
Enfin, la crise sanitaire a entrainé une généralisation du recours au télétravail pour certains métiers ainsi qu’une limitation des sorties pour tous. En conséquence, celle-ci a permis de libérer du temps que les consommateurs peuvent désormais consacrer à anticiper et maitriser davantage leurs dépenses.
« Avant, en fait, on n’avait pas le temps de réfléchir (…) le Covid, ça nous a fait prendre conscience de plus de choses, d’avoir plus de réflexion sur la vie »
« On n’avait pas les produits au même endroit, donc on a été obligés d’aller dans d’autres magasins (…) Ca m’a donné l’idée de regarder les promos à droite, à gauche »
Une déconsommation visible sur certains postes de dépenses
La conscience de la nécessité, environnementale et sociale, de l’évolution des pratiques de consommation permet, par ailleurs, une déconsommation sur certains postes de dépenses, qui n’est pas vécue comme une privation ou un déclassement mais comme un signe de responsabilité. La seconde main et la consommation antigaspi (dates courtes, Too good to go) en sont les meilleurs exemples.
L’inflation fait le reste. Elle favorise la solidarité dans le combat contre la vie chère et achève de valoriser socialement des pratiques d’économie domestique autrefois peu assumées et aujourd’hui revendiquées.