Famille de consommateurs : les Assiégés s’inquiètent du lendemain

Famille de consommateurs : les Assiégés s’inquiètent du lendemain
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Le monde d’aujourd’hui paraît plus instable que celui d’hier. La mondialisation, la flexibilité croissante du travail, les remises en question du modèle social français sont des sources d’angoisse pour une partie importante de la population. Leur crainte d’un déclassement progressif ou brutal fait d’eux des consommateurs prudents, méfiants et moins perméables aux nouvelles formes de consommation.
Les données et les enseignements présentés dans cet article se basent
sur l’analyse des résultats de l’enquête réalisée en 2017 auprès de 2 000 Français
par IPSOS pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations.

Plus âgés et plus contraints financièrement

Les Assiégés représentent environ 25% de notre panel. Répartis dans toute la France, ils sont un peu nombreux en région parisienne. Les plus de 45 ans sont surreprésentés par rapport aux autres familles. Il s’agit souvent d’employés et de cadres moyens en fin de carrière professionnelle ou retraités depuis peu. Leurs revenus sont légèrement en dessous de la moyenne.

Entre prudence, méfiance et soucis des apparences

Les Assiégés sentent que leur situation pourrait rapidement se dégrader. Ils sont donc plutôt en recherche du statu quo et détestent l’inattendu. Leurs contraintes financières, réelles ou perçues, les poussent à une consommation prudente, réfléchie, guidée par le rapport qualité-prix.

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Ils reconnaissent néanmoins un aspect « statutaire » à la consommation, et sont plus dépensiers sur les postes qui marquent leur appartenance à une classe sociale.

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Les Assiégés ont un rapport délicat aux nouvelles formes de consommation. Ils utilisent parfois les bons plans de l’économie collaborative, mais leur méfiance naturelle, la peur de « se faire avoir » est un frein majeur. Sur les questions environnementales et sociales, ils restent circonspects. On voit émerger un conservatisme de « crise » : comme il faut avant tout penser à soi et à son budget, le bio, le made in France, l’eco-friendly ne sont pas une priorité.

Des consommateurs réfléchis mais attentifs aux signes de distinctions sociales

La question du prix guide la consommation des Assiégés. Ils achètent plus facilement que les autres les marques de distributeur pour les produits du quotidien, et en particulier l’alimentation. Les marques sont réservées aux produits de convivialité.

66%
des Assiégés (vs. 75% des Français) déclarent pratiquer tous les examens médicaux recommandés.

La technologie et les loisirs sont considérés comme des marqueurs sociaux et ne sont donc pas sacrifiés. Les Assiégés limitent néanmoins leurs dépenses en attendant la panne pour renouveler les équipements, et en partant moins souvent en vacances.

En revanche, la santé est souvent une variable d’ajustement des budgets. Les Assiégés attendent plus longtemps avant d’aller chez le médecin, et consomme moins de produits de confort.