Prêt à tout pour l’environnement?

Crédits : Pekic
Consommer local, bio, de saison, des produits peu transformés ou avec moins d’emballages… Les alternatives plus respectueuses de l’environnement sont nombreuses. Mais les Français sont-ils prêts à modifier leurs achats de biens et services pour la survie de la planète ?

Changer ses habitudes de consommation pour l’environnement

Dans le jargon, on les appelle des “consommacteurs”. Ces personnes militent pour des causes, comme l’environnement, au travers de leurs achats. Pour elles, il n’y a pas que le produit qui compte : la manière dont il a été fabriqué, le nombre de kilomètres qu’il a parcouru avant d’arriver -dans leurs placards, la quantité d’emballage qui le protège etc. sont autant de critères à prendre en compte.

D’après une étude menée par Ipsos pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, une grande partie des Français ferait partie ou aspirerait à faire partie de cette catégorie de citoyens engagés : en effet, 95% d’entre eux estiment que la population doit durablement changer ses habitudes de consommation pour préserver l’environnement (dont 51% sont « totalement d’accord »). Seulement 5% des interrogés ont un avis contraire à cette affirmation et ne voient pas l’intérêt de changer.

95%
des Français estiment que la population doit changer durablement ses comportements de consommation pour préserver l’environnement

Les femmes sont plus nombreuses à encourager les changements, tout comme la catégorie d’âge des 25-34 ans (avec respectivement 59% et 60% de ces catégories qui sont totalement d’accord avec l’affirmation que les Français doivent changer leurs comportements de consommation pour préserver l’environnement.

Les consommateurs passent à l’action

Lorsqu’il s’agit de passer à l’action, les chiffres sont tout aussi conséquents. Ainsi, 31% des Français veulent changer “totalement” leurs propres achats de produits alimentaires, et 58% “en partie”.

Parmi les efforts consentis, 94% des Français aimeraient acheter moins de produits transformés, mais plus de produits frais. Une très large majorité veut aussi réduire la consommation de produits emballés dans du plastique (93%), acheter local (93%), manger des fruits et légumes de saison (92%), encourager la production locale et le “made in France” (90%), abandonner les sacs plastique (88%), et enfin, favoriser le vrac (83%), qui permet de lutter contre le phénomène du suremballage.

Quant au passage au bio, seules 15% des personnes interrogées pourraient seraient prêtes à n’acheter que du bio pour mieux préserver l’environnement. Un peu plus d’un tiers (35%) d’entre elles, y restent ouvertes, mais de manière plus ponctuelle.

En ce qui concerne les produits de beauté et d’hygiène, la tendance est également marquée : 86% des Français se disent prêts à changer profondément leurs comportements et attitudes de consommation de ces produits, que ce soit totalement (36% d’entre eux) ou en partie (50%). 83% répondent la même chose lorsqu’il s’agit des appareils électroniques et électriques, achetés, et de même pour les produits textiles et accessoires.

Les derniers freins à une consommation responsable

Il reste pour autant des obstacles manifestes à une consommation plus responsable. Le principal frein, évoqué par 58% des Français, est d’ordre financier : les prix des produits plus vertueux sont jugés encore trop élevés par rapport à leur pouvoir d’achat. Le deuxième frein évoqué consiste ensuite au fait que ces produits sont difficiles à trouver (pour 20% des personnes interrogées).

Pour les produits d’hygiène et beauté, les deux freins principaux évoqués dans cette étude sont les mêmes (respectivement 39% et 16%), et s’y ajoute également le manque de connaissances sur ce type de produits pour 12% des interrogés. Quant aux produits d’entretien, assez étonnement un nouveau facteur intervient : en effet, 12% des sondés estiment que les formules plus vertueuses sont de « moins bonne qualité ou moins bons » que les produits conventionnels.

Les freins évoqués au sujet des loisirs, outre le prix (pour 23% des personnes interrogées), sont aussi psychologiques : 12% des personnes disent ne pas penser à des options plus vertueuses avant de réserver ou pratiquer une activité. Enfin, pour les transports, l’absence d’alternatives plus durables est cette fois-ci l’obstacle principal cité (26%), suivi de près par la complexité des alternatives (23%).

Pour remédier au problème de coût, qui est prédominant quelle que soit la catégorie de biens et services évoqués, les consommateurs pensent que les changements dans les habitudes de consommation de la population passeront par des initiatives incitatives, plutôt que punitives. Ils sont ainsi 66% à se positionner pour une valorisation des produits et services vertueux (que ce soient par une baisse des taxes sur ces produits, ou le soutien aux entreprises qui développent ces produits par exemple).

Reste une question en suspens : ces ambitions de mieux consommer sont-elles réellement suivies d’effets ? Dans la pratique, 92% des Français affirment avoir déjà modifié leurs habitudes de consommation, dont 13% “en profondeur”. Et ce mouvement semble aller dans le bon sens pour la planète : selon les résultats de cette étude, 63% des Français qui ont déjà changé « en partie » leurs habitudes de consommation souhaitent aller plus loin à l’avenir. Pendant ce temps, 16% des Français qui déclarent avoir déjà changé « en partie » leurs habitudes, n’envisagent pas plus d’efforts. A la traîne, on retrouve 8% de la population qui n’a pas encore changé ses habitudes, et déclarent ne pas souhaiter le faire ou ne pas avoir l’intention de le faire.

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