Le Drive et la livraison à domicile : superstars du confinement ?

Dès le début du confinement, les images de personnes patientant en file indienne devant les portes de supermarchés ou de commerces de proximité ont incité les Français à adopter d’autres méthodes d’approvisionnement. Très vite, le Drive et les services de livraison de courses sont apparus comme des solutions limitant les risques de contamination. Les commandes en ligne ont bondi. Engouement ponctuel ou véritable tendance de fond ?

Faire ses courses en limitant au maximum les contacts entre personnes

Depuis plusieurs semaines, les Français apprennent à vivre avec le COVID-19. Respecter les gestes barrières en tout temps, limiter les contacts entre personnes au maximum, autant de nouvelles pratiques désormais appliquées au quotidien par la population. Pour se protéger en cette période exceptionnelle, les Français cherchent à sortir le moins possible. Ainsi, d’après l’étude menée par Ipsos pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, 48% des Français font des courses au moins une fois par semaine, depuis le début de la pandémie (contre 67% auparavant). Des courses qui se font principalement dans les mêmes endroits qu’avant crise, à savoir en majorité en supermarchés. Mais pour éviter au maximum les contacts entre personnes, les modes de courses dits « alternatifs » sont en progression depuis le début de la crise : 20% des Français (soit +9 points qu’avant la crise) disent ainsi utiliser davantage les services de drive pour passer commande en ligne et récupérer leurs produits directement dans leur coffre de voiture au drive sélectionné. Et 7% des répondants (soit +2 points) se sont dirigés vers les services de livraison de courses à domicile que proposent certaines enseignes de grande distribution.

Le Drive fait de nouveaux adeptes

76%

des Français pensent continuer d’utiliser le Drive pour faire leurs courses alimentaires, une fois l’épidémie de COVID-19 passée

Aux habitués du Drive sont venus s’ajouter de nouveaux profils de consommateurs qui n’avaient jamais utilisé ce service ou seulement de manière ponctuelle, et ce dès le début du mois de Mars 2020, soit même avant le début du confinement. « Sur la partie alimentaire, on a observé, [sur les premières semaines de Mars 2020] des croissances des ventes sur internet extrêmement importantes dans toutes les géographies » touchées par le coronavirus, relève Stéphane Charvériat, directeur associé senior au sein du cabinet BCG dans un article du Télégramme, évoquant « des hausses comprises entre 40 % et 60 % » par rapport à l’année dernière. Par ailleurs et selon une étude du cabinet Nielsen, certains produits ont connu un véritable engouement de la part des consommateurs, à l’instar des gants de ménages dont les ventes en Drive ont bondi entre le 2 et le 8 mars 2020 ( +174 % sur un an), une progression plus forte encore que celle constatée sur les produits alimentaires, tels que les pâtes ( + 114 % sur un an) ou encore le riz ( + 111 %).

La livraison à domicile pour réduire le nombre de sorties

Les Drive des grandes enseignes de distribution ne sont pas les seuls à bénéficier du regain d’intérêt des consommateurs durant la crise du COVID-19. Dès le début de l’annonce du confinement, les Français se sont tournés vers les plateformes de livraison de repas à domicile. Un bon moyen de recevoir un repas frais, tout en soutenant les restaurateurs locaux. « En première ligne des commerces impactés, notamment après les épisodes des manifestations de Gilets jaunes et les grèves des transports, les restaurateurs ont trouvé leur salut par l’intermédiaire d’initiatives en ligne. Pour soutenir les restaurants qui tentent de poursuivre leur activité en faisant de la vente à emporter et/ou de la livraison, les fers de lance de la FoodTech (CentralApp, Deliveroo, Choco et La Fourchette) ont créé le site Aide-aux-restaurateurs.fr », explique un article publié sur le site de la chaine LCI.

Du frais pour cuisiner en famille

L’étude menée par Ipsos pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations constate par ailleurs que les services de livraison de paniers de fruits et de légumes en direct via des producteurs ou par le biais de plateformes progressent également : 9% des interrogés (soit +3 points qu’avant la crise) disent y avoir davantage recours qu’auparavant. Un achat qui se veut engagé et utile pour de nombreux consommateurs qui entendent soutenir les producteurs locaux et l’économie française, voire de leur région : ils sont ainsi 63% des interrogés à indiquer qu’ils cherchent « à consommer le plus possible de produits locaux pour soutenir l’économie ». Il s’agit également de profiter du temps de confinement pour manger équilibré en cuisinant des produits frais : 65% des Français disent faire « davantage attention à acheter des produits qui sont bons pour la santé », et 69% des répondants affirment profiter du temps qu’ils ont « pour cuisiner de bons petits plats ». Avec l’augmentation du nombre de repas pris au domicile, la cuisine s’est très vite imposée comme l’occupation favorite des Français confinés.

Mais qu’en sera-t-il de l’après-confinement ? S’ils sont une large majorité à déclarer vouloir poursuivre après la crise, les services de Drive (pour 76% des répondants) et la livraison en direct de paniers de fruits et de légumes (pour 87%), le retour aux routines du quotidien pourrait avoir raison de ces résolutions. Les lieux d’achats privilégiés durant la période de crise pourraient de nouveau être modifiés une fois la population déconfinée, tout comme les catégories de produits les plus plébiscitées durant le confinement : affaire à suivre.

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