Un vrai besoin d’évasion
Les Français interrogés par Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations souhaitent retrouver plus de liberté. Ils l’expriment ainsi : besoin de prendre l’air (83 %), de voir des amis (82 %), de s’occuper de soi (75 %), de relâcher la pression (72 %) ou encore de se reposer (66 %). Bien sûr, l’intensité de ces ressentis peut varier selon l’âge, la situation personnelle, la présence ou non d’enfants et le fait de disposer d’un espace extérieur comme un jardin, une terrasse ou un balcon. Ce besoin d’évasion est d’autant plus important que 44 % des Français ne sont partis ni en vacances ni en week-end depuis le début de la pandémie.
Ainsi, c’est chez les moins de 35 ans que le besoin de prendre l’air est le plus fort : ils sont 87 % à l’exprimer, contre 77 % chez les retraités, par exemple. De même, quand 84 % des indépendants indiquent avoir de plus en plus de mal à supporter les restrictions, les salariés sont pour leur part, 69 % à l’affirmer. Des salariés qui sont par ailleurs 77 % à déclarer avoir besoin de faire une pause, et de se reposer.
Car plus la crise dure… plus c’est dur !
Et cela s’est observé : à chaque annonce gouvernementale, son lot de départ des grandes villes, comme par exemple dans la capitale. Et des réservations de billets de train en hausse pour s’installer dans des coins plus verts ou moins densément peuplés. Car pour 66 % des Français, cette crise sanitaire qui dure rend les restrictions qu’elle entraine de plus en plus difficiles à supporter.
Pour près de la moitié des personnes interrogées par Ipsos, la situation actuelle a même un impact négatif sur leur niveau de stress et leur état de santé mentale, et cela plus encore chez les 35-50 ans (56 %) et chez les étudiants (65 %).
Bien chez soi, mais…
Jamais sans doute les Français n’avaient passé autant de temps chez eux. Confinés toute la journée ou presque, dans un logement devenu le centre d’un monde rétréci. Si 9 Français sur 10 déclarent se sentir bien chez eux, ils sont aussi 23 % à y être gênés par le bruit, et 21% à s’y sentir isolés. Des chiffres qui grimpent en Île-de-France, où ce sont 33 % des personnes interrogées qui se plaignent des nuisances sonores, et 29 % se sentent isolés.
D’autre part, le recours au télétravail qui avant la crise sanitaire relevait de l’exception s’est depuis imposé, sans pour autant que les logements soient forcément adaptés… Conséquence : 28 % des télétravailleurs indiquent à Ipsos rencontrer des difficultés pour travailler à domicile.
Des projets de vacances, malgré tout
Alors pour s’évader, 82 % des Français déclarent désormais avoir besoin de partir : 60 % pour de vraies vacances (et même 70 % chez les salariés), quand 22 % se contenteraient d’un weekend (et notamment 27 % chez les professions indépendantes).
Restent tout de même des freins importants, comme la fermeture des restaurants ou le manque d’activités sur place qui font craindre de ne pouvoir profiter normalement du séjour (52 %), de ne pouvoir annuler en cas de problème (25 %), ou par peur d’attraper la Covid-19 (18 %). Enfin, pour près du tiers de ceux qui ne prévoient pas de partir, le coût reste une question centrale, et 61 % des Français disposant de moins de 2000 euros mensuels ne prévoient aucunes vacances à moyen terme. A l’opposé, 60 % des revenus supérieurs à 3000 euros mensuels font bien le projet de partir. L’aspect financier reste donc un frein majeur pour les ménages les plus contraints.
Au final, près de la moitié des personnes interrogées (49 %) font des projets de vacances ou de week-end dans les prochains mois, alors même que la situation sanitaire reste incertaine. Un besoin d’évasion clairement exprimé !