Pour leurs vacances, les Français cherchent à sortir des sentiers battus

Pour leurs vacances, les Français cherchent à sortir des sentiers battus
Crédits : furtaev
« Partir en vacances » rimerait-il plus que jamais avec « prendre de la distance » ? On ne parle pas ici nécessairement de distance géographique, mais de distance par rapport à son quotidien, et même de distance par rapport aux autres vacanciers. C’est l’un des enseignements de l’Observatoire E. Leclerc des nouvelles consommations : les Français, en vacances, cherchent avant tout de nouvelles expériences.
Les données et les enseignements présentés dans cet article se basent
sur l’analyse des résultats de l’enquête réalisée en 2017 auprès de 2 000 Français
par IPSOS pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations.

Les choix que nous faisons pour l’organisation de nos vacances reflètent notre style de vie. C’est vrai pour tout type de consommateur (plus de trois quarts des français partagent en effet cette affirmation). Même pour les plus contraints budgétairement, les Assiégés, qui restent une majorité (59%) à opter pour des destinations qui collent à leur identité.

Surtout, ne pas faire comme les autres

Autre souhait partagé par une (très) large proportion de Français : ne pas faire comme tout le monde.

2%
Des Français affirment être tout à fait d’accord avec l’idée d’aller dans les endroits dont tout le monde parle.

Alors que l’on pourrait penser que nos choix sont influencés par les magazines, forums de voyage en ligne et autres discussions avec collègues de retour de vacances, nous ne sommes finalement que 2% à affirmer être tout à fait d’accord avec l’idée d’aller dans les endroits dont tout le monde parle. Une vaste majorité (77%) pense même l’inverse.

Cette tendance se retrouve dans une autre affirmation : la volonté de découvrir des endroits peu connus, que nous partageons à 88%. Elle contredit la tendance observée d’une économie du tourisme massifiée et en particulier des « city breaks ». Ces sauts de puce, un long week-end dans une capitale européenne par exemple, dont le choix de la destination est a priori plus déterminé par la disponibilité des vols low-cost que par un souhait de nous différencier. Pourtant, pour les Français qui ont l’habitude de dépenser pour leurs vacances, le tourisme est donc bel et bien une affaire de sentiers battus. Ce que confirme le peu d’intérêt manifesté pour les voyages organisés, qui ne séduisent pas deux-tiers des Français, bien qu’ils soient accessibles et exigent moins de planification. Logiquement, nous n’aimons pas l’idée de retourner aux mêmes endroits, dans des proportions assez similaires – nous sommes 71% à rejeter cette idée.

Tout le monde ne veut pas partir pour un endroit peu connu

Toutefois, la carte (postale) d’un Français bercé par des envies d’ailleurs et de différenciation n’est pas aussi nette qu’il y paraît. Le fait de découvrir des endroits peu connus (partagé par 88% d’entre nous, pour rappel) est par exemple un choix fort pour seulement 31% des Français, et l’on note de grandes disparités selon de qui l’on parle : la famille des Assiégés, dont on a déjà parlé, et celle des Prétendants sont peu à faire du critère peu connu un choix de destination fort – respectivement 15 et 19%.

À l’inverse, les Changeurs, qui voient dans la consommation un acte citoyen et favorisent les choix qui construisent un modèle de société plus vert et plus solidaire, sont 67% à se retrouver très en phase avec l’idée de découverte d’endroits peu connus.

Ce sont aussi les Changeurs qui estiment le plus que les destinations de vacances ou de week-end qu’ils choisissent reflètent leur mode de vie (30% sont « tout à fait d’accord » avec cette idée, contre seuls 14% des Prétendants, par exemple) : signe que s’affirmer dans une consommation citoyenne passe nécessairement par un choix tranché entre une semaine sur la Costa Brava et, au hasard, quelques jours de rafting en Bosnie-Herzégovine. Une chose est sûre : si le prix ou les promotions reste le premier critère de choix de destination pour 23% des Français, c’est bien l’idée de se laisser aller à ses envies sans se fixer de contraintes qui compte avant tout (59%).