La voiture, majoritaire mais contestée
Comme le souligne le focus Vacances de l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, les vacanciers ont désormais tendance à fragmenter leurs congés. La majorité des Français préfère désormais multiplier les « breaks ». Avec trois congés posés en moyenne, et une préférence pour des séjours d’une semaine ou moins à 57%, les vacances se raccourcissent et se multiplient à la fois. Un mouvement qu’accompagne le boom du low-cost : sous son impulsion, le trafic aérien a rien de moins que doublé en à peine treize ans : un tiers de ce trafic provenant désormais de ces vols bon marché, selon les derniers chiffres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Pour partir en congés, l’avion se pose donc comme une alternative à la voiture – en Europe, 80% des vols se font pour des raisons nonprofessionnelles.
La « route des vacances » prend donc des allures très diversifiées, et ce d’autant plus qu’il n’y a plus vraiment, en France, de vacances type. Ni le camping, ni le voyage organisé, ni l’hôtel-club ne sont pratiqués par une majorité de Français. Et de nouveaux usages continuent de bousculer ce paysage, comme le covoiturage, dont le volume augmente de 40% en moyenne en période estivale
Le transport, un critère en soi
La mutation du transport est importante car la manière de se déplacer impacte très directement la manière de voyager. Parmi les critères d’arbitrage au moment d’organiser ses congés, le moyen de transport, le confort du trajet et sa durée sont en effet considérés comme très importants par une part non-négligeable de Français (respectivement 18%, 14% et 13%). La destination et le prix du logement sont des critères bien plus décisifs mais, de manière générale, le prix du transport sera étudié par presque autant de Français que le prix de l’hébergement sur place (83% contre 91%, selon les résultats de l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations).
Enfin, s’ils sont attentifs au coût du transport, peu de Français s’estiment prêts à rogner sur cette dépense pour faire des économies. Ce sont surtout les postes « plaisir » et les achats sur place (shopping, sorties, restauration) qui sont d’éventuelles cibles de réduction de leur budget.
À bicyclette…
Le transport et la route apparaissent donc comme un moment important du séjour, au point de devenir parfois un objectif. Le road-trip en sac à dos est de longue date un modèle qui séduit certains Français (11% l’ont déjà pratiqué). Mais, plus récemment, les séjours où l’on valorise les mobilités douces, la marche à pied mais surtout le vélo, séduisent : 8% des Français en font même un type de vacances idéales. Les séjours à vélo, en famille ou entre amis, coïncident tout particulièrement avec les envies de réduire son empreinte écologique en voyage. Envies qui peuvent aussi se manifester en refusant de prendre l’avion ou la voiture individuelle. En ligne, de nombreux blogs de voyage, de même que la presse prescriptrice plus généraliste, font du vélo une parfaite manière de « voyager autrement ». Une « tendance » structurelle : le nombre de « véloroutes » aménagées va quasiment doubler en France d’ici 2020.