Le carnet de santé 2.0 : un pas en avant pour le secteur de la e-santé ?
En 2016, un rapport de la Direction Générale des Entreprises étudiait l’émergence de nouvelles offres françaises dans le secteur de la e-santé, avant de conclure à un « paradoxe français ». Malgré les promesses, les usages restaient alors « timides » et les perspectives « incertaines ». Ces promesses sont pourtant nombreuses. La e-santé est régulièrement décrite comme un eldorado économique qui permettrait un système de santé plus efficient. Par exemple, la transformation et l’optimisation du parcours de soin, permettrait d’améliorer, à terme, la prévention. La médecine pourrait aussi se montrer plus personnalisée (traitements mieux adaptés aux profils des patients) voire prédictive (anticipation d’un diagnostic après analyse de données). La e-santé rendrait ainsi les patients davantage acteurs de leur santé, en améliorant le partage d’informations entre ces derniers et les professionnels du secteur.
Toutefois, la presse évoquait fin 2017 l’absence de déploiement à grande échelle des politiques de e-santé. Pour autant, la généralisation du dossier médical partagé (DMP), système national porté par l’Assurance Maladie visant à informatiser et rassembler les différentes données de santé des assurés, est attendue pour 2018. Ses bénéfices ? Simplification de la transmission de ses antécédents médicaux, accès aux données de santé harmonisé entre les professionnels. Ce qui permettrait, par exemple, de gagner du temps lors de prises en charge d’urgence, ou encore d’éviter de dommageables interactions entre médicaments.
D’autres initiatives émergent en parallèle. Le Groupe La Poste a annoncé début 2018 le lancement d’un « carnet de santé numérique », à travers une application mobile et un « Espace Numérique de Santé ». L’idée est de centraliser, au sein d’un unique service en ligne, un ensemble de données de santé personnelles. Ces données pouvant être directement stockées par l’utilisateur, collectées par des objets connectés, transmises par les hôpitaux, et enfin, d’ici deux ans, par d’autres services de santé. D’autres outils revendiquant l’appellation de « Carnet de Santé Connecté » existent sur le marché, à l’instar d’Umanlife ou d’Aviitam.
Les Français sont-ils prêts à avoir le médecin dans leurs poches ?
Les attentes des Français pourraient bien soutenir le développement du carnet de santé 2.0. D’après l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, 94% d’entre eux estiment que la prévention est essentielle pour rester en bonne santé. De même, 75% disent prendre de plus en plus au sérieux leur état de santé. Pour autant, 1 Français sur 2 affirme se rendre de moins en moins chez le médecin. Le carnet de santé 2.0 pourrait donc améliorer la connexion entre les patients et leurs médecins.
La famille de consommateurs des Créactifs, davantage curieux de découvrir de nouveaux services que la moyenne des Français, et très soucieux de leur bien-être – pourrait se montrer particulièrement séduite par ce dispositif. En effet, 86% d’entre eux disent se préoccuper de plus en plus de leur santé (contre 77% pour la moyenne des Français). De même, 70% affirment être toujours à l’affût de nouvelles technologies (contre seulement 43% pour la moyenne des Français).
Les Créatifs seront-ils les premiers à adopter le Carnet de santé 2.0 ?