Ces dépenses de santé que nous remettons à demain

Les dépenses des français en matière de santé
Crédits : Gilaxia
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56% des Français affirment avoir sacrifié des produits ou des services de santé dans leurs dépenses lors de ces deux dernières années.
C’est une vérité bien connue que l’Observatoire des nouvelles consommations semble corroborer : c’est bien souvent aux dépens de la santé que se font les arbitrages sur nos budgets. Seul un tiers des Français estiment d’ailleurs que la bonne santé passe par la prévention des risques. Tour d’horizon de ces dépenses que nous remettons au lendemain.
Les données et les enseignements présentés dans cet article se basent
sur l’analyse des résultats de l’enquête réalisée en 2017 auprès de 2 000 Français
par IPSOS pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations.

La plupart des Français retardent leur visite chez le médecin

74%
Des Français disent se restreindre, d’une manière ou d’une autre, au moment de faire des choix sur leur santé

Un chiffre crucial, tout d’abord, pour comprendre ce phénomène : trois quarts des Français (74%) disent se restreindre, d’une manière ou d’une autre, au moment de faire des choix sur leur santé. C’est avant tout la visite chez le médecin que nous retardons, jusqu’au moment où notre état ne s’améliore vraiment pas avec le temps (61% des Français, et même 71% de la famille des Changeurs). Un tiers des Français s’en tiennent aussi à ce qui est couvert par leur mutuelle en ce qui concerne les soins dentaires et les soins optiques, près de 10% allant même jusqu’à affirmer se passer de ce type de soins.

L’automédication, bien ancrée dans les usages

En conséquence, il n’est pas étonnant de constater qu’un Français sur deux a recours à l’automédication lorsqu’il tombe malade. La médecine douce ou les médecines alternatives concernent un petit tiers d’entre eux, une proportion que l’on retrouve pour les remèdes faits maison. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, toutefois, seuls 8% d’entre eux disent se renseigner, voire s’auto-diagnostiquer, sur les pourtant nombreux sites Internet dédiés, du type Doctissimo. Au total, trois quarts des Français optent pour l’une ou l’autre de ces alternatives à la consultation.

Les Changeurs se distinguent fortement des autres sur leur rapport à la médecine : 55% de ces citoyens ont recours à la médecine douce ou alternative, contre à peine 20% des Prétendants, cette famille ou même des prudents Assiégés. Un écart que l’on retrouve aussi pour les remèdes maison, par exemple.

Certaines dépenses de santé sont sacrifiées

Des choix qui sont guidés par de nouveaux modes de vie et un rapport nouveau à la consommation, certes, mais pas uniquement : on retrouve une forte dimension sacrificielle dans nos dépenses relatives à la santé, un signe très marquant du fait que nos arbitrages budgétaires se font bien souvent aux dépens de la santé. 56% des Français affirment en effet avoir sacrifié des produits ou des services de santé dans leurs dépenses lors de ces deux dernières années. La proportion varie relativement peu entre les différentes familles de consommateurs identifiées.

C’est le revenu du foyer qui, contrairement aux autres types de dépenses (alimentaires ou technologiques par exemple), est un facteur discriminant : 70% des foyers avec un revenu inférieur à 2 000 euros mensuels ont fait ce qui est perçu comme un sacrifice, contre 43% des foyers disposant d’un revenu supérieur à 3 000 euros mensuels.

Les Français continuent d’acheter des médicaments

Ces sacrifices portent en grande priorité sur les soins dermatologiques, optiques et surtout dentaires, qui concernent respectivement, 16, 20 et 27% des Français. Les soins gynécologiques (8%) sont relativement moins concernés. Par ailleurs, autre sacrifice notable : 26% d’entre eux disent également avoir réduit la voilure en ce qui concerne les consultations chez le médecin pour des maladies courantes.

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74% des Français disent se restreindre, d’une manière ou d’une autre, au moment de faire des choix sur leur santé.

 

9%
des Français ont stratégiquement réduits leurs dépenses en médicaments

En ce qui concerne l’achat direct de produits de santé, la parapharmacie est légèrement moins concernée (« sacrifiée » par 16% des Français sur les deux dernières années, voire jusque 23% par les Changeurs).

Mais surtout, malgré ces nombreux arbitrages aux dépens de la santé, nous continuons assez nettement à consommer des médicaments : seuls 9% des Français ont stratégiquement réduits leurs dépenses en la matière. Une proportion stable chez toutes les grandes familles de consommateurs.