La qualité avant la quantité
« La slow life est un concept de vie qui propose de vivre pleinement le moment présent et de profiter de chaque instant », souligne un article du média féminin Plurielle décryptant ce mouvement. Et d’ajouter que ces moments peuvent se retrouver au travail ou dans la sphère privée. En effet, selon les observations de l’étude Ipsos, 14% des Français déclarent « avoir besoin de se recentrer sur eux-mêmes » à l’approche du mois de septembre.
Ils peuvent alors se tourner vers des activités extérieures, loin des écrans, comme le jardinage ou la méditation qui sont typiques de la slow life. Pour les accompagner dans la mise en place de ces nouvelles habitudes, des applications ont vu le jour. Certaines attirent l’attention de l’utilisateur sur la durée qu’il a déjà passé sur son smartphone, d’autres permettent de couper toutes les applications pendant un temps donné, ou encore de s’offrir une séance de relaxation méditative.
Des outils qui doivent sembler particulièrement intéressants à la famille de consommateurs dite des Changeurs au sein de laquelle un parent sur deux estime que la rentrée de septembre est un moment opportun pour « transformer leur quotidien et leur qualité de vie ».
Être slow, à la maison et au bureau
Au travail aussi, il est possible d’insuffler un peu de lâcher prise. Cela peut être « sous forme d’action ou d’état d’esprit », avance Féminin Bio, spécialisé dans les modes de vie sains et durables. Par exemple, pourquoi ne pas prendre le vélo ou se rendre au bureau à pied plutôt qu’en transports ? Et si l’on préparait son repas maison, plutôt que d’engloutir un sandwich choisi à la va-vite ?
Pour venir en aide à ceux qui, malgré leurs efforts, n’arrivent pas à « se détendre les neurones », des spécialistes de la santé mentale et des sciences humaines ont analysé ce qui peut faire barrage à la détente. Car, font-ils remarquer, les personnes qui sont sans cesse dans le contrôle « peuvent facilement en arriver à des extrêmes et souffrir d’un burn-out parental ou professionnel ». D’ailleurs, le slow parenting s’immisce également dans les habitudes de vie. Cette notion consiste à laisser les enfants évoluer à leur rythme, sans les pousser ou les forcer à faire des choses qui ne semblent pas être dans leur nature. Malvina Girard, sophrologue et spécialiste de la thérapie parentale, recommande dans son ouvrage, « Le slow parenting : et si on ralentissait pour être heureux en famille ? », « d’inclure les enfants dans l’organisation du quotidien » afin de favoriser le partage au sein du foyer.
Une idée corrélée par l’étude d’Ipsos, selon laquelle, « être une famille heureuse passe de plus en plus par l’idée d’un lien positif entre parents et enfants autour de moments privilégiés ». Et quatre parents sur 10 (37%) estiment que ce lien positif repose sur « un moment d’échange avec leurs enfants ». Ce pourcentage atteint même 43% chez la famille de consommateurs des Créactifs.
Le marché de la slow life
Parce qu’il inspire différents types de consommateurs dans notre société, le concept de la slow life a fini par devenir un marché à part entière. Aussi, des publications, principalement féminines, se font désormais le relais « de lieux zen pour ne pas se laisser gagner par le stress » et opérer une « slow rentrée ». Yelp, un média spécialisé dans les recommandations de sorties a même mis en ligne une carte de Paris sur ce thème. Des jardins cachés en cœur de ville, des instituts de beauté, des restaurants et cafés …. Une dizaine de lieux consacrés à la détente et au bien-être sont ainsi épinglés. Un chiffre qui pourrait paraître dérisoire aux quelques 230 villes à travers le monde qui ont signé la charte Cittaslow et se sont engagées à respecter un peu plus de 70 critères pour garantir qu’il fasse bon vivre dans leurs rues.
Bien que la ville lumière ne soit pas sur cette liste, des rendez-vous commencent à y voir le jour, comme ces « slow parties » organisées par la communauté Happy Folk. Un groupe qui promeut un mode de vie au ralenti et initie à diverses méthodes pour y parvenir.
Enfin, cette tendance à ralentir son rythme de vie, à savoir se délecter des petits moments passés, se relaxer ou apprendre en famille, connait aujourd’hui un tel essor que le 21 juin a été déclaré «journée internationale de la lenteur ».