Application e-santé : quand l’offre rencontre la demande
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), 43% des Français ont utilisé en 2016 une ou plusieurs applications dédiées à la santé. Ces applications sont de natures très diverses. Elles répondent en effet à des besoins multiples s’adressant ainsi au plus grand nombre. Suivi de performances, coaching pour l’exercice physique et compteurs de calories, côtoient des informations nutritionnelles et autres partages d’expériences entre patients. D’autres applis vont plus loin, proposant des diagnostics, des conseils médicaux ou encore une aide à l’automédication. Enfin, certaines permettent un suivi des malades, en calculant la bonne dose de médicaments dans le cadre d’un suivi pour diabète notamment.
Cette offre pléthorique répond à une demande bien réelle. En effet, selon l’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations, 77% des Français disent se préoccuper de plus en plus de leur état de santé. Le succès de ces applications est également porté par l’idée qu’il faut impérativement prévenir les risques pour être en bonne santé, comme l’estiment 94 % des Français interrogés dans notre étude. De nombreuses applications ont en effet pour but d’améliorer la prévention de diverses maladies. French Web met ainsi en avant « Eval’Audio », une application qui propose un diagnostic gratuit de l’audition pour prévenir des troubles auditifs.
Réglementation : un chantier en cours de construction
Considérées comme un dispositif médical, les applications pour diabétiques sont à ce titre encadrées par L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Mais attention, cela n’est pas le cas de la grande majorité des applications proposées. La question de la fiabilité des applications doit donc être posée.
Selon l’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations, les Français de notre panel sont plutôt prudents : ils ne sont pas enclins à se fier à la première source d’information venue. En effet, seuls 8 % d’entre eux affirment avoir recours à des conseils ou diagnostics sur Internet lorsqu’ils sont malades. De même, plus d’1 Français sur 2 se disent réticents à l’idée de fournir des informations personnelles en échange d’un bénéfice concret. La question de l’utilisation et de la protection des informations personnelles collectées par ces applications est donc centrale.
Pour encadrer l’offre d’applications e-santé, et les nouveaux usages qui en découlent, une première réponse a été apportée en 2016 par la Haute Autorité de la Santé. L’HAS a établi un référentiel de « 101 règles de bonnes pratiques », pour : « favoriser le développement d’applications et objets connectés sûrs, fiables et de qualité ». Ce référentiel s’adresse aux industriels et aux évaluateurs et s’applique donc autant aux applications qu’aux objets connectés.
Quel futur pour les applications de santé ?
Dans un avenir proche, certaines applications devraient être remboursées par l’Assurance Maladie. C’est le cas notamment de Diabeo, une application pour diabétiques, pour laquelle l’HAS a émis un avis favorable. Elle permet en effet un meilleur suivi quotidien du patient, améliorant ainsi sa qualité de vie et renforçant son autonomie. L’application permet d’optimiser à terme le traitement de cette maladie chronique qui touche aujourd’hui, selon l’Institut de Veille Sanitaire, plus de 3 millions de Français.
Enfin, en mai 2018, les données de santé bénéficieront de la protection qu’elles méritent. Avec la mise en place du Règlement européen sur la protection des données, l’exploitation des informations récoltées par ces applications sera mieux contrôlée. Paru au Journal Officiel de l’Union Européenne, ce règlement entrera en application le 25 mai 2018. De quoi, peut-être, rassurer les 44% de Français de notre panel qui craignent être dépendants des nouvelles technologies.