Un pouvoir d’achat mis à mal
Des produits d’hygiène féminine taxés au même niveau que des produits de luxe. Ce constat avait interpellé nombre de consommateurs, d’associations et de législateurs il y a quelques années et leur indignation a permis d’abaisser la TVA à 5,5% (contre pratiquement 20% auparavant). Cependant, sur une vie, les dépenses engendrées par l’achat de protections périodiques sont loin d’être anodines. Les médias ont ainsi jeté un coup de projecteur sur « la précarité menstruelle » qui touche ces femmes qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs protections mensuelles. Pour répondre à cette problématique, quelques structures, publiques et privées, tâchent de s’organiser. Certaines mairies parisiennes et lyonnaises reçoivent par exemple des dons pour ensuite les distribuer aux personnes les plus démunies. Une mutuelle étudiante à même décidé de rembourser les achats liés à l’hygiène féminine à hauteur d’une vingtaine d’euros par an.
Des craintes pour la santé
A l’instar de la législation autour du prix, celle relative à la composition des protections périodiques est très lente à évoluer, comme l’a souligné AbonéObio, site spécialisé dans « les bons plans bio ». Ce site rappelle en effet que « la composition et la fabrication de produits […] ne sont encadrées par aucun règlement spécifique ». Un fait étonnant lorsque l’on sait que « près d’un tiers des Français considère comme étant des dépenses de santé les dépenses liées à l’achat de certains produits du quotidien ayant une influence positive sur leur santé ». Y compris les produits d’hygiène. Cette assertion est partagée par environ 40% des Créactifs et des Changeurs.
L’été dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) délivrait un rapport qui révélait la présence de pesticides, et autres agents de blanchiment dérivés du chlore, dans les protections périodiques. L’Anses a toutefois estimé que les femmes utilisant ces produits d’hygiène ne s’exposaient pas à des risques à long terme.
Des alternatives économiques et écoresponsables
Force est de constater que la tendance est à la recherche de produits de protection intime « safe », ce qui a poussé de petites entreprises à imaginer de nouvelles alternatives. Un tournant logique lorsque l’on considère que, « pour rester en bonne santé, 20% des Français pensent qu’il faut être vigilant sur les produits que l’on utilise au quotidien », comme l’indique l’étude Ipsos. Le site MadMoizelle partage par exemple le parcours de Coline et Dorothée qui ont « tout quitté pour créer Jho, des tampons sans produits toxiques ».
Par ailleurs, 20 Minutes a publié une vidéo sur « les solutions pour des règles pratiques et écolos ». La rédaction y présente une série de « dispositifs réutilisables à disposition des femmes qui veulent des produits plus écologiques et pratiques pour leurs règles ». En plus des protège-slips et serviettes réutilisables, le média met en lumière une culotte menstruelle de fabrication française. Ses arguments : des fibres végétales qui remplacent les nanoparticules et assure une absorption naturelle. Des dispositifs lavables et réutilisables qui réduisent par ailleurs la production de déchets.