Un marché en pleine expansion
« Les gens préfèrent des petites marques locales, jugées plus authentiques avec une garantie bio, à la fois bonnes pour la planète et bonnes pour le corps », faisait remarquer dernièrement un journaliste économique sur Europe 1. Et les études le montrent : les cosmétiques à base de produits bio sont perçus comme plus efficaces que ceux de l’industrie conventionnelle. Ipsos a d’ailleurs mis en lumière que 20% des Français pensent qu’il faut être vigilant sur la qualité des produits que l’on consomme au quotidien.
La grande distribution s’est particulièrement bien adaptée à cette demande croissante de produits d’hygiène bio. Le magazine LSA Conso rapporte ainsi que « l’hygiène-beauté certifiée bio a vu ses ventes augmenter de 37,5% sur les huit premiers mois de 2018 » en GMS (grandes et moyennes surfaces). Le média explique ce bond par un développement de l’offre et de la disponibilité de ces produits dans les rayons des supers et hypermarchés. En effet, de plus en plus de marques, y compris celles bien installées dans le réseau conventionnel, commercialisent des produits dits « verts ».
Un élargissement de l’offre qui a poussé Femme Actuelle à publier un article décryptant les nombreux labels apparus sur les emballages de ces gels, crèmes et autres lotions. « Vegan », « Bio », « Cruelty-free », « Naturel » … Les appellations synonymes de respect de la nature et de notre santé se sont multipliées ces dernières années. Les géants des cosmétiques grand public ont fait évoluer en conséquence leurs packagings et leurs messages publicitaires pour s’adresser à de nouvelles clientèles cibles.
Des consommateurs de plus en plus exigeants
49% des Français pensent que les causes des maladies de demain seront liées aux produits qu’ils utilisent.
Mais ce marketing autour des labels ne suffit pas à convaincre certains Français. D’après l’étude Ipsos, 8% d’entre eux pensent systématiquement à leur santé dans leurs achats du quotidien. Ils peuvent alors avoir recours à des applications qui passent en revue les ingrédients de leurs produits cosmétiques et pointent la présence de substances allergènes et autres additifs controversés. Par exemple, l’application mobile Yuka, déjà connue pour ses recommandations sur la qualité nutritionnelle des aliments, a depuis étendu son spectre aux produits de beauté et d’hygiène. A ses côtés, QuelCosmetic (mis au point par 60 Millions de consommateurs), Inci Beauty et Clean Beauty permettent également de « scanner » des produits cosmétiques pour savoir si leur utilisation est potentiellement nuisible pour la santé.
Le développement de tels outils d’évaluation des produits d’hygiène et de beauté du quotidien montre l’intérêt croissant des Français quant aux substances qui les composent. Mais certains spécialistes rappellent toutefois que ces logiciels reposent sur des algorithmes différents et proposent donc parfois des résultats divergents. D’autant que ces outils prennent en compte la liste des ingrédients présents dans un produit, sans pondérer les résultats en fonction de leur concentration – qui est le facteur principal dans l’évaluation de l’efficacité d’un produit cosmétique.