Économiser, sur tout
Après la crise sanitaire, c’est l’inflation qui pèse maintenant sur le pouvoir d’achat des Français. Près d’un sur deux indique aujourd’hui connaître d’une façon générale des difficultés financières, c’est plus qu’en 2021. 42 % considèrent même que leurs revenus ne leur permettent pas de vivre décemment !
Un contexte dans lequel aucun poste de dépenses n’est à l’abri d’économies.
Considérés comme non essentiels, ou moins essentiels, la beauté et les soins au quotidien (hydratation, soins de la peau, etc.) sont les premiers concernés : 32 % des Français renoncent souvent ou très souvent à des dépenses beauté, 28 % aux soins du quotidien. Mais les efforts ne s’arrêtent pas là et l’alimentation, la santé, l’entretien et la propreté du logement font également l’objet de coupes franches dans les budgets. 23 % des Français indiquent économiser sur l’alimentation, 20 % sur la santé et 17 % sur l’entretien du logement. Les produits d’hygiène arrivent juste derrière, un Français sur six renonçant très souvent ou souvent à en acheter, y compris les plus essentiels…
Ainsi, pour des raisons financières, 11 % des Français interrogés pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations déclarent devoir souvent renoncer au savon, 12 % à du dentifrice ou à une brosse à dent, 13 % à du shampoing ou encore 14 % à du déodorant.
Faibles revenus et jeunes sont les plus touchés
Près de la moitié des Français se disent à cinq euros près quand ils font leurs courses, relève l’Observatoire, c’est six points de plus que l’an dernier. Mais chez les moins de 35 ans, ils sont 56 % et 72 % chez les plus modestes (moins de 15 000€ net par an), des chiffres ici en augmentation de sept points en un seulement un an, comme le montrait l’Observatoire E.Leclerc l’année dernière.
En toute logique, ce sont également les plus concernés par une situation de précarité hygiénique : environ un quart d’entre eux renoncent souvent ou très souvent aux produits d’hygiène pour des raisons financières, même les plus essentiels. Les moins de 35 ans sont de cette façon 19 % à renoncer à du dentifrice ou à une brosse à dent, mais également à des serviettes, des tampons ou des produits d’hygiène féminine, 18 % à du savon et 21 % à du déodorant. Chez les plus modestes, la précarité hygiénique est encore plus criante : avec des revenus inférieurs à 15 000€ par an, 27 % renoncent régulièrement au shampoing, 24 % au déodorant et 20 % au savon. Des chiffres qui font sans aucun doute écho à ceux des Français qui estiment que leurs revenus ne leur permettent pas de vivre décemment.
L’étude sur laquelle s’appuie cet article a été réalisée par Ipsos pour L’Observatoire des Nouvelles Consommations E.Leclerc auprès d’un échantillon de 1059 personnes représentatif de la population Française âgée de 16 à 75 ans, interrogé par Internet entre les 24 et 25 mars 2022.