La santé comme un « tout »
A la base de cette vision globale, ou holistique, on retrouve le mot grec « Holos » qui signifie « tout », « tous », « entier ». Ici l’Ayurveda – médecine traditionnelle indienne, et plus ancienne des médecines holistiques – fait figure de référence. Elle associe diététique, phytothérapie, aromathérapie, massages, yoga, respiration, médiation… Et quand la médecine moderne définit la santé par l’absence de maladie, la médecine holistique s’attache au bien-être physique mais aussi mental, social et même spirituel. Elle envisage l’homme dans sa globalité : corps et esprit y sont indissociables.
Une philosophie partagée par une majorité des Français interrogés pour L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations. Plus d’un Français sur deux estiment que l’une des principales causes des maladies de demain sera le mal-être émotionnel. De plus, Ipsos révèle que la famille dite des « Changeurs », acteurs des évolutions qu’ils prônent, reconnait à 95% qu’elle « adopte de plus en plus de bonnes habitudes dans tous les domaines de leur vie ». Chez les « Prétendants », la famille de consommateurs les plus hédonistes, 70% valident cette affirmation.
Autre pilier de cette vision holistique de la santé, la prévention met en évidence l’importance d’un mode de vie plus sain et plus équilibré : faire du sport, mieux se nourrir, bien dormir… Là encore, 81% des Français interrogés disent adopter ces bonnes pratiques de plus en plus souvent.
Au quotidien, une médecine « complémentaire »
Définie comme une médecine complémentaire par l’Organisation mondiale de la santé, la médecine holistique n’a pas vocation à remplacer la médecine moderne, mais elle peut constituer une alternative non médicale tangible à certaines pathologies. Le Dr Patrick Constancis, chirurgien et président de l’Association pour la santé fondée sur la conscience, présente l’Ayurveda comme un système de santé validé par la science, axé sur la prévention, qui place la conscience en amont du corps physique. Il cite en exemple la reconnaissance du bénéfice de la méditation dans la prise en charge de l’hypertension. L’étude Ipsos menée pour L’Observatoire relève que 13% des Français favorisent une approche « plus ouverte et axée sur l’humain » de la médecine. Les « Changeurs » sont les plus en phase avec cette affirmation (à 25%), tandis que les « Assiégiés », qui n’aiment pas changer leurs habitudes, ne sont que 9% à embrasser cette vision.
L’approche holistique peut également pointer du doigt certaines de nos – mauvaises – habitudes. Aussi les voix s’élèvent pour (ré)affirmer que mieux vaut privilégier une meilleure hygiène personnelle pour limiter la propagation des infections, que de se soigner avec toujours plus d’antibiotiques, comme ces députés du parlement européen qui alertent sur les dangers de la résistance antimicrobienne. Cette façon de voir s’invite aussi dans nos assiettes, en mettant en lumière les aliments ultra-transformés dont les constituants, séparés puis réassemblés, perdent tout ou partie de leurs qualités nutritionnelles, jusqu’à présenter des risques pour la santé.
L’émergence de nouvelles spécialités
Pour les accompagner dans l’application de ces nouvelles résolutions, les Français peuvent également compter sur des professionnels qui ne sont pas reconnus comme des auxiliaires de santé mais dont les formations sont certifiées par l’État. Ainsi les naturopathes, dont l’ambition est de renforcer les défenses de l’organisme par des moyens naturels et biologiques, sont aujourd’hui plus de 2000 en France. Désormais répandue, l’ostéopathie recherche pour sa part les déséquilibres dans le corps qu’elle considère comme un tout alors que, c’est plus nouveau, certains dentistes se laissent aussi gagner par une approche globale. Une dentisterie « énergétique » , qui soigne sans oublier de rechercher les causes du mal, en intégrant que chaque dent est liée à un organe ou une fonction précise.
Sans encore emporter une complète adhésion, ces nouvelles approches ou pratiques dans l’air du temps, émergent également chez les Français interrogés pour L’Observatoire. Ils sont notamment 37% à se tourner plus fréquemment vers les médecines douces et plus de la moitié limitent leur utilisation des médicaments. Enfin, ils sont aussi près du tiers (32%) à penser qu’il faut améliorer son alimentation.